Situation du Sénégal et la politique de l’agneau… !
Oh! Comme j’aurais souhaité que vous me déceviez ! Comme j’aurais aimé que vous ayez raison sur moi! Car, contrairement à bon nombre de nos compatriotes, je partageais l’opinion de votre nouveau chargé de communication, Souleymane Jules Diop, lorsqu’exilé, il déclarait outre Atlantique depuis le Canada que votre simple présence à la tête d’un parti politique était une insulte pour notre cher pays! En effet, bien qu’ayant voté pour vous au 2ème tour du scrutin présidentiel de 2012 afin de refuser la transformation du Sénégal en un royaume, je n’ai jamais cru que vous étiez un leader. Lorsque vous avez refusé de réduire votre mandat de deux ans, je me suis consolé, car au fond de moi, j’ai été convaincu que vous ne respecteriez pas votre parole, ne serait-ce qu’un instant. Quand vous aviez ensuite affirmé détenir des dossiers compromettants sur des personnalités influentes de ce pays, un frisson d’appréhension m’a parcouru. J’avais atteint un niveau de résignation tel, que je priais silencieusement pour le jour où vous quitteriez enfin le pouvoir. Affirmer que ce pays ne vous appartient pas est absurde. Il vous appartient autant qu’à moi et aux autres! Vous avez eu l’infime honneur de le diriger pendant 12 bonnes et moins bonnes années. Douze années au cours desquelles aucun membre de votre cercle rapproché n’a été vraiment inquiété, même si les organes de contrôle suggéraient le contraire. Je dois dire la vérité : j’en étais même arrivé à vous pardonner, car sous votre gouvernance, nous avons remporté la CAN, un moment de fierté nationale (égoïsme et subjectivisme de ma part). Mais là, vous avez allégrement franchi la ligne rouge en réussissant à faire de ce magnifique pays le centre d’intérêt négatif du monde et quel sacrilège pour mon pays, celui qui fait vibrer en moi toutes mes cordes sensibles. En effet, toutes les caméras du monde sont désormais braquées sur mon cher Sénégal. Et pourtant, ce n’est pas parce que le Pr Souleymane Bachir Diagne préside une conférence mondiale sur la philosophie africaine, ou que le Pr Daouda Ndiaye accueille ses pairs pour discuter de la génomique. Ce n’est même pas parce que notre Youssou Ndour national a finalement accepté de passer le flambeau à Wally et qu’ils organisent ensemble, un grand concert au Stade Abdoulaye Wade. Non, les projecteurs sont braqués sur nous pour vous demander de respecter le calendrier électoral et de cesser d’entraver les manifestations pacifiques d’honnêtes citoyens ! Eh bien, comme aurait dit l’autre, vous avez vraiment touché le fond, mon cher président… On pourra débattre de l’opportunité de vos réalisations matérielles, en discuter le coût, mais elles resteront indéniables et porteront votre marque de fabrique. Mais ce que l’on retiendra de vous, c’est que pour la première fois depuis notre « indépendance », dans ce pays d’hommes et de femmes de valeurs, un chef d’État a décidé tout seul de reporter l’élection présidentielle et il s’est encore trompé seul en pseudo monarque solitaire, de tenter son foireux coup d’État constitutionnel …Cet acte sans précédent restera gravé dans le granit de l’histoire de notre nation mature. C’est de la politique politicienne… ou encore la politique de l’agneau…»
Ousmane Ndiaye, Citoyen du Senegal et du monde
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