«On ne peut plus supporter cette pression»: au Liban, le village de Joun sous les bombes israéliennes
Au Liban, l’armée israélienne a continué à bombarder la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, ce mercredi 13 novembre, tandis que le bilan d’une frappe mardi soir sur le village de Joun, à 50 km au sud de la capitale libanaise, s’est alourdi avec au moins une vingtaine de morts, selon plusieurs habitants sur place. Un bâtiment qui abritait des déplacés a été pris pour cible.
Une pelleteuse s’active pour déblayer les gravats. Une maison à terre, une autre éventrée. C’est tout ce qu’il reste après la frappe israélienne. Sous les décombres, il resterait encore des corps. Un vieil homme, hagard, nous montre un sac à main qu’il a récupéré sous les gravats.
« C’était à notre employée de maison. Une Éthiopienne », indique-t-il. Il sort du sac la carte d’identité de la jeune femme et nous la montre. Lui, il a perdu onze membres de sa famille, des déplacés du sud du Liban accueillis par des habitants de Joun.
« J’ai perdu mon fils, ma fille, une autre fille. C’est arrivé tout à coup, je suis bouleversé », explique-t-il.
« On ne peut pas parler, mais je pense qu’ils ciblaient quelqu’un »
Un homme interrompt l’interview et nous contrôle. Plus loin, une femme en pleurs accepte de dire quelques mots avant d’être interrompue à son tour. « Je n’habite pas ici, mais une amie très proche a été tuée avec toute sa famille. Ils assassinent les gens, ce sont juste des assassins ».
Pourquoi des habitants de ce village et des déplacés ont-ils été visés par l’armée israélienne ? À l’abri des regards, une habitante lâche : « On ne peut pas parler, mais je pense qu’ils ciblaient quelqu’un. »
Le village de Joun est en partie chrétien et chiite, la confession du Hezbollah. Mirna, elle, voudrait surtout que tout cela s’arrête. « C’est terrible. Ça fait la deuxième fois que ce village est bombardé. On ne sait pas quand la guerre va se terminer. On ne peut plus supporter cette pression et cette situation. »
Soudain, des explosions retentissent, rappelant que la guerre est toujours là.
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