À ceux qui s’opposent à l’autonomie monétaire… Par le Pr Mounirou Ndiaye
J’ai d’abord deux questions.
D’où provient les ressources qui sous-tendent cette stabilité du FCA?
Est ce qu’elles nous sont offertes ou proviennent-elles de nos echanges et de nos potentialités théoriquement mises en gage?
Pour cette deuxième question, il faut admettre déjà que même les réserves foncières de nos pays, qui suscitent actuellement la ruée des multinationales, peuvent être positionnées en garantie monétaire.
En matière monétaire, quelle que soit la formule (arrimage, dépendance, autonomie, change fixe, change flottant, etc.), on ne profite théoriquement que de ce que l’on représente économiquement.
L’arrimage du FCFA à l’euro laisse subsister dans les pays de la zone franc, depuis plus de 60 ans, environ 40% d’incidence de pauvreté, le pouvoir d’achat le plus maigre au monde, un secteur financier contrôlé de l’étranger et un chômage massif. Les sénégalais ne vivent pas mieux que les Ghanéens, les mauritaniens, les marocains ou les nigérians. Il n’est pas question d’inflation qui est une variable très aléatoire, mais de pouvoir d’achat que les marges de manœuvre de l’autonomie monétaire peuvent permettre d’améliorer nettement.
L’indépendance monétaire favorise l’instauration d’un secteur financier autonome et approprié dont l’effet le plus immédiat est un meilleur dévoilement du secteur privé national et de son emprise sur les leviers financiers devant sous tendre sa maitrise de la logistique industrielle. Elle améliore les possibilités de financement propre de l’économie sans endettement externe.
L’indépendance monétaire permet surtout à L’état (ou à l’entité sous régionale) d’adopter des orientations stratégiques economiques et financières non susceptibles d’être rationnellement anticipées par ces puissantes rivales qui sont censées garantir notre monnaie.
Ces quelques effets non exhaustifs sont très largement supérieurs aux avantages d’une hypothétique maîtrise de l’inflation.
Pr Mounirou NDIAYE
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