Babacar Gaye : « un budget adopté sans débat et des questions sur la loi de Finance 2025 »

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Babacar Gaye, leader du mouvement Manko Mucc, a exprimé son étonnement et sa désapprobation concernant l’adoption de la loi de finances 2025, votée sans débat à l’Assemblée nationale le 28 décembre 2024. Lors de son intervention dans l’émission Jury du dimanche, il a qualifié cet événement d’« inédit », soulignant qu’il est « incompréhensible » qu’un budget puisse être adopté sans que les parlementaires n’aient pu discuter de son contenu. Selon lui, cette situation jette un doute sur la transparence et la rigueur du processus législatif.

L’ancien ministre d’État s’est également interrogé sur les délais de promulgation de la loi de finance, soulignant que si la loi est votée dans ces conditions, il sera difficile de respecter les délais légaux de promulgation avant le 5 janvier 2025. « Au Sénégal, que le budget soit adopté sans débat, c’est inédit. Ils ont tenu hier une séance à l’Assemblée nationale pour engager la responsabilité du gouvernement, c’est acquis. Il appartient maintenant de promulguer cette loi. C’est là que se pose le problème, car ça sera impossible avant le 5 janvier pour respecter les délais de promulgation », a déclaré Babacar Gaye.

Dans un autre registre, Babacar Gaye est revenu sur la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko. Il a exprimé son soutien à l’idée de créer une haute Cour de Justice, mais a également abordé le sujet de la loi d’amnistie, estimant que cette loi devrait être abrogée pour que la justice puisse faire toute la lumière sur les violences politiques qui ont marqué les événements entre mars 2021 et juin 2024. « Je suis pour l’abrogation de la loi d’amnistie, car il n’est pas normal que des gens aient tué, que des gens aient saccagé, attaqué des institutions, gendarmeries, polices, et qu’on veuille se réveiller un bon matin et qu’on efface tout. Aujourd’hui, abrogeons la loi d’amnistie, ça permettra aux Sénégalais de savoir qui a fait quoi et qui a été à l’origine de ces actes ignobles », a-t-il soutenu.

Enfin, Babacar Gaye a évoqué la récente conférence de presse des descendants des tirailleurs sénégalais, lors de laquelle ils ont demandé au président de la République de démettre Cheikh Omar Diagne de ses fonctions de ministre. Ce dernier a suscité la polémique en traitant les tirailleurs sénégalais de « traîtres ». Bien qu’il reconnaisse à M. Diagne le droit d’exprimer ses opinions, Babacar Gaye a insisté sur le fait que, dans son rôle de ministre, il aurait dû faire preuve de plus de responsabilités. « Quand on est dans le cadre du cabinet du président de la République, on doit la fermer, un conseiller n’a pas le droit d’entacher l’action du Président », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Il n’a pas la culture d’un homme d’État », at-il ajouté.

 

 

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