Bamako affirme avoir piraté une entreprise française pour récupérer des données électorales
Avec cette accusation de « prise d’otage » des données électorales, Bamako avait ainsi justifié, fin septembre dernier, le report sine die de la présidentielle prévue ce mois de février. Mardi 13 février au soir, les autorités de transition ont donc expliqué aux Maliens, dans une mise en scène soignée, avoir récupéré les précieuses données.
Son visage est flouté, son nom n’est pas révélé. Le représentant du « Comité technique des experts bénévoles » raconte que son équipe de hackers, qui s’est gracieusement mise au service des autorités maliennes de transition, a travaillé « trois semaines jour et nuit » pour « récupérer tous les mots de passe de tous les serveurs » et accéder aux précieuses données Ravec, le recensement administratif à vocation d’État civil.
Sous les applaudissements du président de transition du Mali en personne, le colonel Assimi Goïta, et du colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, en charge des élections. Qui, dans la foulée, présente le nouveau fichier Mali Koura Biométrie – « Mali Koura » signifiant « Mali Nouveau », expression devenue la devise des autorités de transition.
« Solution souveraine »
Le « basculement » de l’ancien fichier, créé par l’entreprise française Idemia, vers ce nouveau fichier n’aura « rien coûté » aux finances publiques, se réjouit le ministre. « L’affront » ayant été « lavé » et le « danger écarté », selon le commentaire du journaliste de l’ORTM, les treize hackers « patriotes » ont été décorés Chevaliers de l’ordre national par le Colonel Assimi Goïta.
Le président de transition salue le « travail excellent » de ces « experts nationaux » et la mise en place du nouveau système d’identification biométrique, une « solution souveraine développée par des Maliens ».
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