Keur Massar : Une femme violée, tuée, sa tête trempée dans une fosse

Poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, meurtre avec actes de torture et de barbarie, vol en réunion, viol collectif, recel, non-assistance à personne en danger, détention et usage de chanvre indien et détention d’arme blanche sans autorisation, la bande à Modou Ndiaye a été condamnée à des peines allant de 20 ans de travaux forcés à la réclusion à perpétuité. A la barre de la chambre criminelle d’appel, hier, ils encourent la confirmation de leur peine.

La bande à Modou Ndiaye qui avait violé et tué la dame Ndèye Sokhna Lô a encore fait face, hier, au juge de la chambre criminelle d’appel de Dakar, hier mercredi. Malgré le fait qu’ils continuent toujours de clamer leur innocence, l’avocat général a requis à leur encontre la confirmation des peines de la première instance. Le maître des poursuites a soutenu qu’il y’a une volonté manifeste de tuer avec des actes de torture et de barbarie dès lors que la victime a été trainée en divers endroits du bâtiment, la tête trempée dans une fosse septique. Ces faits, dit-il, sont imputables aux accusés et ceci en dépit de leurs dénégations dès lors qu’ils ont été désignés comme étant les auteurs à l’enquête tout comme à l’instruction par leur coaccusé Ibrahima Ndiaye. S’agissant du viol, l’avocat général a demandé qu’il soit retenu seulement contre Modou Ndiaye parce que des traces de sperme ont été trouvées sur son caleçon. Auparavant, il a décrié la façon dont l’enquête a été menée. C’est sur ces entrefaites que l’avocat de la partie civile a sollicité la confirmation du jugement de la première instance avant de réclamer 50 millions de francs CFA. Là où les avocats de la défense ont plaidé la clémence. Pour mémoire, les accusés avaient été condamnés à des peines allant de 20 ans de travaux forcés à la réclusion criminelle à perpétuité. Concernant les faits, il ressort des débats d’audience que la victime avait quitté le domicile conjugal, le 20 décembre 2011 vers les coups de 21 heures. Non sans évoquer sa destination. C’est par la suite que les membres de sa famille se sont rendus compte de son absence.

La victime avait les jambes écartées et repliées et son slip déchiré

A 5 heures du matin, ces derniers se sont lancés à sa recherche avant de découvrir le corps sans vie dans une maison en construction. C’est sur ces entrefaites qu’ils ont alerté le chef de quartier. Et, ce dernier a appelé les éléments de la brigade de Keur Massar pour leur informer de la découverte du corps sans vie de Ndeye Sokhna Lô dans une maison en construction. Les limiers ont saisi, à leur tour, leurs collègues de la section de recherches d’une demande d’appui technique en investigations criminelles. Arrivés sur les lieux, ils ont constaté que la victime présentait des blessures un peu partout. Ce n’est pas tout car, elle avait aussi les jambes écartées et repliées et son slip déchiré. Le cadavre était posé à côté d’une fosse septique se trouvant à l’intérieur dudit bâtiment. Les limiers ont également découvert deux bracelets de la victime à des endroits différents (…). Par ailleurs, le certificat de genre de mort a conclu « une mort à la suite de coups et blessures par arme Blanche ». Une enquête a été donc ouverte et a permis de savoir que la victime avait inséré trois puces téléphoniques dans son portable en seulement 48 heures. Et les réquisitions téléphoniques ont débouché l’arrestation de Fatou Kiné Gaye. Cette dernière a confirmé avoir reçu les appels de son fils Ibrahima Ndiaye. Interpellé à son tour, le sieur Ndiaye a déclaré avoir reçu le portable de son cousin Modou Ndiaye. Pressé par les enquêteurs, Ndiaye a décidé de cracher le morceau.

 

Les accusés contestent les faits

 

Il a reconnu avoir été témoin du meurtre de Ndèye Sokhna Lô commis par les nommés Modou Ndiaye, Ndiaga Ndiaye et Hamidou Ly. Il a confié aux policiers que ce jour alors qu’il accompagnait son cousin Modou Ndiaye et ses amis, ces derniers se sont arrêtés dans une ruelle avant de lui demander de les attendre. Par la suite, ils sont allés à la rencontre de la dame qui, venait du côté opposé. Ils l’ont entrainé dans une maison inachevée. Curieux, il s’est rapproché du bâtiment avant d’entendre son cousin réclamait à la victime la somme de 15.000 frs. Ce que la femme n’avait pas. A l’en croire, c’est ainsi qu’ils ont commencé à exercer des violences sur sa personne. Pis, ils l’ont violé à tour de rôle avant de tremper sa tête dans une fosse septique. Après leur acte, son cousin lui a remis 2000 frs pour l’achat d’une bouteille de vin. Et c’est par la suite qu’il lui a offert le portable. Par ailleurs, les policiers ont perquisitionné la maison de Modou Ndiaye où ils ont découvert un couteau, une bouteille de vin, deux machettes, du chanvre indien dont ce dernier se dit être propriétaire. A la barre de la chambre criminelle, les mis en cause ont changé de fusil d’épaule. L’accusé principal a contesté avoir offert un téléphone à son cousin. Mieux, il n’est pas l’auteur des faits qui lui sont reprochés. Même tonalité chez Ndiaga Ndiaye et Hamadou Ly selon qui, ils n’ont jamais assisté à ce drame. Quant à Ibrahima Ndiaye, il a déclaré être tombé dans cette affaire comme un cheveu dans la soupe. L’affaire a été donc mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 28 avril prochain.

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