PEOPLE: ZO FLAME « Je refuse l’étiquette de simple rappeur… »

0

Figure montante du rap sénégalais, ZO FLAME s’est imposé comme l’un des artistes les plus prometteurs de sa génération. De son vrai prénom Omar, ce performeur né, bercé par la musique depuis son plus jeune âge, a su créer son propre style en puisant dans des influences aussi diverses que le rap américain, l’afrobeat ou la scène britannique. Showman reconnu, celui qui tire son nom de scène de son idole Travis Scott « The Flame » revient sur son ascension fulgurante, marquée notamment par un show mémorable à l’esplanade du CICES et des collaborations remarquées. Entre authenticité et ambition, rencontre avec un artiste qui refuse les étiquettes et compose sa musique comme on prépare un « thiébou dieune ».

 

D’où vient l’idée d’associer « Zo » et « Flame » pour créer votre nom de scène ? Quelle signification cela a pour vous ?

« Zo » est la forme courte d’Omzo, lui-même dérivé de mon véritable prénom Omar. Quant à « Flame », il s’inspire à la fois de Travis Scott, mon artiste de référence surnommé « The Flame », et symbolise la flamme intérieure qui m’anime. Cette flamme représente mon éclat, ma passion et mon ambition de réussir dans la musique.

Quelle est votre histoire avec la musique ? 

Ma relation avec la musique est profondément ancrée dans mon histoire personnelle. Bien avant de devenir artiste, la musique faisait déjà partie intégrante de mon quotidien. Passionné depuis toujours, je ne pouvais passer une seule journée sans écouter de musique même pour dormir, j’en avais besoin, c’est dire à quel point elle était vitale pour moi. Cette immersion musicale a été renforcée par mon environnement familial. Mon grand frère, Benb Prod, qui réalise aujourd’hui mes clips, était déjà impliqué dans l’industrie musicale en tant que beatmaker et vidéaste.

De grands artistes venaient régulièrement à la maison, et avec mon autre grand frère At7’beatz (qui produit maintenant toutes mes instrumentales), nous étions constamment à l’affût, posant des questions et découvrant les nouvelles créations. C’est pourquoi ma carrière d’artiste n’a surpris personne dans mon entourage, ils savaient tous que la musique était ma destinée, que ce n’était qu’une question de temps avant que je ne me lance à mon tour.

WhatsApp Image 2024 12 13 at 09.15.49

Travis Scott est l’une de vos inspirations principales. Qu’est-ce qui vous fascine le plus chez lui et en quoi cela se reflète dans votre musique ou vos performances ?

Ce qui me fascine chez lui, c’est avant tout sa présence scénique exceptionnelle. C’est un véritable animal de scène qui captive son public. Son flow unique, son style distinctif et ses gimmic….

Votre musique est également influencée par des styles variés (rap, afro, musique française, américaine, britannique, nigériane). Comment arrivez-vous à fusionner ces différents univers pour créer votre propre son ?

Je compare ma musique à la préparation du thiébou dieune, ce plat sénégalais emblématique. Tout comme cette recette qui harmonise différents ingrédients pour créer une saveur unique, je puise dans divers styles musicaux pour composer mes morceaux. Cette diversité d’influences est essentielle à mon processus créatif. Elle enrichit mon inspiration, multiplie les possibilités mélodiques et apporte une véritable variété à mes compositions. Je prends ces différents genres musicaux, je les assimile et les réinterprète pour créer mon propre style. Je refuse de me cantonner à l’étiquette de rappeur. Je me considère avant tout comme un artiste au sens large, ce qui me permet d’explorer et d’embrasser tous les genres musicaux.

Votre premier grand show à l’esplanade du CICES a été un succès. Que ressent-on en se produisant pour la première fois devant un public aussi nombreux ?

J’avais déjà joué de nombreuses fois devant un large public, mais je ne vous cache pas que le fait de se retrouver face à son propre public procure une sensation complètement unique, voire des milliers de personnes qui se sont spécialement déplacées pour vous voir et ressentir leur amour inconditionnel, c’est une émotion tellement intense qu’elle en devient presque indescriptible.

Les mots me manquent pour exprimer ce que j’ai ressenti. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers tous ceux qui étaient présents, ainsi qu’à ceux qui n’ont pas pu venir. One Love, nous sommes une famille unie.

PEOPLE: ZO FLAME « Je refuse l'étiquette de simple rappeur… »
PEOPLE: ZO FLAME « Je refuse l’étiquette de simple rappeur… »

Vous êtes souvent qualifié de “meilleur showman” du Sénégal. Comment travaillez-vous vos performances scéniques pour captiver le public ?

Ma présence scénique est quelque chose de naturel, qui me vient instinctivement. Je suis d’ailleurs plus attiré par les vidéos de concerts sur YouTube que par les clips musicaux.

Et même si la performance scénique est quelque chose qui peut se travailler, quand je suis sur scène, je reste authentique, je suis simplement moi-même.

WhatsApp Image 2024 12 13 at 09.15.50

Entre septembre 2020 et janvier 2024, on peut voir une évolution constante dans votre parcours. Quel a été selon vous le moment charnière de ces dernières années ?

La période de fin 2021 à fin 2022 a marqué un tournant décisif dans ma carrière. Cette année riche en accomplissements a été jalonnée de plusieurs succès majeurs : les sorties de « SNK 3« , « Wreew » et « Fatal ma fofou« , suivies de la publication de mon premier mixtape « DLS« . J’ai également relevé le défi d’organiser un show en seulement deux semaines, sans sponsor ni promoteur, avant de clôturer l’année avec une tournée nationale en décembre. Cette période intense a été particulièrement fructueuse et a représenté une étape cruciale dans mon parcours artistique.

WhatsApp Image 2024 12 13 at 09.15.54

Quelles sont les collaborations qui ont marqué votre parcours jusqu’à présent ? Y en a-t-il certaines que vous rêvez de réaliser ?

Si je devais citer une collaboration qui a vraiment marqué mon parcours, ce serait sans hésitation mon titre « Fatal ma fofou » avec Bilou. Ce morceau a été un véritable tremplin qui m’a permis d’élargir considérablement mon audience. Quant à l’avenir, je préfère parler d’objectifs plutôt que de rêves. J’aspire à collaborer avec des artistes comme Travis Scott, Central Cee, Freeze Corleone ou encore Tiakola. Ce sont des collaborations que je me fixe comme but d’ atteindre.

Des projets en vue ?

De nouveaux projets sont en préparation et, si Dieu le veut (Insha Allah), l’année 2025 s’annonce prometteuse. Je vous conseille de rester attentifs car de grandes choses se profilent à l’horizon, ou devrais-je dire, vont certainement se concrétiser.

Rewmi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.