Soudan : Entre 7.000 et 10.000 personnes se réfugient quotidiennement dans le pays depuis samedi

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L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’entre 7.000 et 10.000 nouvelles arrivées sont enregistrées quotidiennement depuis ce week-end à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, dont la plupart sont des réfugiés sud-soudanais fuyant les violences dans l’État du Nil Blanc, au Soudan.

Le HCR s’est dit « alarmé » par le récent afflux de personnes arrivant au Soudan du Sud ayant besoin de protection et d’aide, des dizaines de milliers de personnes fuyant les nouvelles violences dans les zones frontalières du Soudan.

Plus de 20.000 Soudanais des villages frontaliers ont également traversé le Soudan du Sud la semaine dernière, triplant le nombre d’arrivées quotidiennes par rapport aux semaines précédentes. La majorité des personnes déplacées sont des femmes et des enfants, ce qui souligne l’impact du conflit soudanais sur les populations vulnérables. Outre le principal point de passage frontalier de Joda, beaucoup arrivent par des points de passage informels auxquels les agences humanitaires ont beaucoup de mal à accéder. Selon le Haut-Commissariat de  l’ONU pour les réfugiés (HCR), les centres de transit de Renk sont déjà surpeuplés, abritant près de 17.000 personnes, soit 4.000 de plus qu’il y a deux semaines.

L’Etat du Nil Blanc, un refuge pour les personnes fuyant la violence

Une équipe du HCR qui s’est rendue à la frontière hier lundi a rencontré des milliers de personnes marchant le long de la route de 40 kilomètres entre la frontière et la ville de Renk en une ligne ininterrompue. Des familles se sont également arrêtées sur le bord de la route, certaines recevant de la nourriture et de l’eau de la part des communautés locales. « Le HCR et ses partenaires intensifient leurs efforts pour soutenir les nouveaux arrivants et renforcer les services de base, mais un grave manque de financement reste un défi », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Olga Sarrado, porte-parole du HCR, relevant que le plan régional d’intervention 2024 en faveur des réfugiés n’est financé qu’à 30 %.

Ces derniers mouvements de populations interviennent dans un contexte d’intensification des hostilités autour des camps de réfugiés et des zones accueillant des Soudanais déplacés au Soudan. Ce qui pose « des risques graves et inquiétants pour les civils, y compris les réfugiés et les personnes déplacées ».

L’Etat du Nil Blanc accueille plus de 400.000 réfugiés sud-soudanais dans 10 camps de réfugiés et plus de 650.000 déplacés internes soudanais, qui ont fui le conflit dans d’autres parties du pays. Depuis le début de la guerre au Soudan il y a 20 mois, cet État méridional a été un refuge pour les personnes fuyant la violence dans d’autres régions du pays.

Activité militaires et tensions accrues à un poste frontalier

Suite à l’escalade des hostilités, de nombreux réfugiés ont quitté les trois camps les plus touchés, certains se dirigeant vers le Soudan du Sud et d’autres traversant le Nil pour rejoindre les sept camps qui n’ont pas été touchés. Les déplacés internes se sont installés dans les villages des communautés d’accueil proches des camps.

Plus de 1.000 familles ont ainsi fui les sites de rassemblement de la localité d’Al Jabalain pour se rendre dans les villes de Rabak et de Kosti, dans l’État du Nil blanc, en quête de sécurité, ou plus loin, dans les États de Sennar et du Kordofan méridional.

L’activité militaire et les tensions accrues au poste frontière de Joda avec le Soudan du Sud sont également très préoccupantes. Ce point de passage critique entre le Soudan et Djouba constitue une ligne de vie vitale pour les civils fuyant la violence et pour les opérations humanitaires dans l’État du Nil Blanc. Sur les 900.000 personnes qui sont entrées au Soudan du Sud depuis le début du conflit, plus de 700.000 ont emprunté ce point de passage. Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, plus de 12 millions de personnes ont été déplacées de force, dont plus de 3 millions ont cherché refuge dans les pays voisins, ce qui en fait l’une des crises de déplacement les plus importantes et les plus urgentes au monde.

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