Souveraineté Pharmaceutique: Les industries face aux importations

Teranga Pharma a tenu un diner débat sur le thème : « Place de la souveraineté pharmaceutique dans l’agenda Sénégal 2050 ». Il a été noté beaucoup de défis à faire face pour y arriver notation les importations de médicaments.

L’industrie pharmaceutique Teranga Pharma ne veut pas être en reste dans l’agenda 2050. Elle a tenu un diner débat sur la place de la souveraineté pharmaceutique dans l’agenda Sénégal 2050. Selon Dr Mohamed Sow, directeur général de Theranga Pharma, ce panel a été organisé suite à la publication de l’agenda Sénégal 2050. « Il était important pour nous, étant un acteur majeur devant réaliser la souveraineté pharmaceutique, de pouvoir réfléchir sur la mise en cohérence des objectifs déclinés dans le plan de relance de l’industrie pharmaceutique définie en 2021 par rapport au nouvel agenda 2050. « Aujourd’hui, nous avons invité l’Ordre des pharmaciens, l’Ordre des médecins, le ministère des Finances et du Budget, ainsi que le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour voir comment arriver à atteindre les objectifs de la souveraineté pharmaceutique en 2025, en 2030 et jusqu’en 2050″, dit-il.

Et de poursuivre : »Il est important de définir la nouvelle stratégie, mais surtout également, de définir les actions prioritaires que le nouveau gouvernement doit prendre dans le plan quinquennal 2025-2029 ». A l’en croire, la souveraineté pharmaceutique est un travail de longue haleine. « Il est important, après le communiqué du Conseil des ministres, de mettre en œuvre un plan d’action très clair, mais surtout également de mettre en place une politique de fiscalité qui est un impératif pour atteindre ces objectifs de souveraineté pharmaceutique », soutient-il.

En ce sens, il a été demandé au gouvernement de renoncer à 10 milliards F cfa pour gagner 50 milliards en 2030, mais également créer plus de 1000 emplois, avoir de nouvelles industries qui vont se créer, pour diminuer les importations de 50 milliards F cfa. Sur cette liste s’ajoute la récupération des devises en faisant de l’export dans la sous-région. « Nous pouvons le faire, nous n’attendons que l’État pour agir vite et bien, et surtout, un autre élément qui est important, c’est de diminuer le coût des médicaments dès 2026-2027 », espère-t-il. Il propose la mise en place d’un comité auprès du Premier ministre pour pouvoir gérer la souveraineté pharmaceutique. « Il est important aujourd’hui, vu l’urgence de cette nouvelle stratégie qu’il faut définir, mais surtout également le fait d’avoir plusieurs secteurs d’activité, plusieurs ministères qui tournent autour de l’industrie pharmaceutique, de faire une recommandation essentielle qui est de nommer un secrétaire d’État auprès du Premier ministre pour charger exclusivement de la souveraineté pharmaceutique », suggère-t-il. Dr Mouhamed Sow rappelle que l’Algérie, en 2000, après la Covid, a mis en place un ministère chargé de l’industrie pharmaceutique, ce qui lui a permis de passer de 20% aujourd’hui à 70% de souveraineté pharmaceutique. « En ayant une personne auprès du Premier ministre qui va travailler exclusivement auprès des différents ministères, mais également qui permettra de faire des moments de validation pour mesurer les efforts, l’impact que les nouvelles industries qui vont arriver, mais surtout les industries. existantes, les engagements qu’ils vont prendre et qu’ils vont mettre en œuvre, nous permettra d’avoir d’ici 2030 au moins 25 à 30% de souveraineté », juge-t-il. Il estime que cela va se traduire par l’élimination de certaines maladies. « Avec les maladies cardiovasculaires qui prennent de l’ampleur, les maladies respiratoires, la drepanocytose qui constitue un gros problème, la toux et le cancer, avec Teranga Pharma, la nouvelle joint-venture qu’on a mis en place avec un groupe indien, nous avons une palette de produits pharmaceutiques qui permettra au Sénégal d’avoir une accessibilité géographique et financière, mais surtout de soulager les malades par rapport à certaines pathologies chroniques », dit-il.

Pour le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Serigne Mbaye, des actions ont été menées et abouties sur le plan institutionnel à la création de l’agence de régulation pharmaceutique (ARP), à la modification du statut de la Pharmacie nationalité d’approvisionnement (PNA), à la mise en place également de textes réglementaires, qui remplaçaient un texte qui date de 1954. « En 2023, nous avons pu prendre ce texte-là et offrir un nouveau cadre réglementaire. Mais, nous avons vu que la réforme ne suffit pas. Il faut, sur le plan concret, permettre un environnement des affaires favorables », dit-il. Et de renchérir : » Cela passe par les autres acteurs qui concourent à amener la profession pharmaceutique à se mettre sur les rails de la souveraineté. Il faut une fiscalité allégée avec des mesures incitatives, un accompagnement au premier investissement. C’est véritablement au niveau de l’implémentation des facilités d’accès aux fonciers, l’énergie moins chère, des subventions, l’installation, la corrélation, la protection des champions sénégalais ». Il soutient qu’il faut éviter des pénuries en interdisant des importations. « Il faut qu’ils s’engagent à offrir en quantité et qualité les produits pour lesquels on interdit pendant un moment donné les importations. C’est le principe de la corrélation », préconise-t-il. Il renseigne que tous les textes sont alignés pour y arriver.

Sada Mbodj

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