L’entretien médiatique du 13 juillet 2024 que le président de la République, Diomaye FAYE, a accordé à la presse nationale constitue un essai en communication politique, selon l’analyste politique Mamadou Sy Albert. Un premier exercice communicationnel du chef de l’Etat, en fonction le 2 février de l’année en cours.
Pour l’analyste politique, les cent premiers jours du président de la République ont été, naturellement, au cœur du rendez- vous avec les sénégalais. L’état réel du pays à la prise de fonction de Bassirou Diomaye Faye, les empreintes de ses orientations politiques et économiques, les relations de coopération entre le Sénégal et ses partenaires du développement, la vision stratégique du pouvoir, du développement endogène et la conduite de la gouvernance concertée, inclusive ont été passés au peigne fin à travers des questions centrales posées par des journalistes aguerris et des réponses réfléchies, fermes et sans aucun détour ou fuite en avant de l’hôte de marque du jour. « Les consignes ont été respectées par les protagonistes.
L’épreuve réussie est riche en enseignements dans le domaine de la communication politique. Le régime présidentialiste pourrait, à terme, connaître des changements majeurs. Le président de la République milite pour la réduction du pouvoir exécutif trop concentré entre les mains du chef de l’Etat trop ou hyper puissant, le renforcement des pouvoirs du premier Ministre, chef de gouvernement, un pouvoir parlementaire et une justice indépendants du pouvoir exécutif.
Dans ce sillage, le retrait du président de la République du Conseil Supérieur de la Magistrature, plus ouvert aux autres acteurs de la vie politique et sociale, est du domaine du possible politique », a-t-il analysé dans l’une de ses chroniques. A l’en croire, en attendant la finalisation des Conclusions des Assises de la Justice, la refondation du pouvoir exécutif et son exercice se dessinent à l’horizon. Entre les lignes de l’entretien avec la presse nationale, se dessinent également une stratégie du développement endogène et une gestion rationnelle et optimale des finances publiques.
A ce titre, le changement de paradigme économique et financier consistera à réorienter le modèle de développement, en privilégiant l’agriculture, l’industrie et la formation académique et professionnelle, dans la perspective de l’autosuffisance alimentaire et de la souveraineté économique. « La gestion des ressources nationales obéira au respect scrupuleux des intérêts mutuels du pays et des partenaires du Sénégal. La révision des contrats pétroliers, gaziers, miniers et autres secteurs stratégiques est annoncée. Elle sera de rigueur. La diplomatie sénégalaise sera au service de la souveraineté nationale et de l’intégration africaine.
Le premier exercice communicationnel du Président de la République décline ainsi de fortes convictions personnelles d’un homme serein au dessus des mêlées, des orientations stratégiques du pouvoir, du développement et une démarche pédagogique en matière de communication et de gouvernance politique et économique. Diomaye se révélera, sans doute, au fil de son exercice du pouvoir et de ses rencontres médiatiques nationales, africaines et internationales avec les acteurs des médias », a-t-il ajouté. Il poursuit en estimant que les accros de la communication ont déjà scruté sa personnalité : ses gestes, sa manière de parler, la profondeur de sa pensée et de son tempérament. « Vivement que ce procédé communicationnel dynamique soit institutionnalisé et préservé au grand bonheur de la presse libre, indépendante et d’une opinion publique avide de connaître l’état du pays de la Teranga et au renforcement de la démocratie participative à la reconstruction d’un Sénégal souverain et prospère », renchérit Mamadou Sy Albert.
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