Tentative d’influence sur la décision du Conseil Constitutionnel:

Les organisations citoyennes « Sursaut citoyen » et « Demain Sénégal » ont rejeté « fermement » les implications juridiques et politiques de la récente déclaration qui serait attribuée aux anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Elles considèrent qu’il s’agit là « d’une tentative d’influencer indûment la décision du Conseil constitutionnel du Sénégal. »

Cette déclaration selon ces deux organisations « résonne comme une grave immixtion dans le processus décisionnel de la plus haute juridiction du pays qu’elle tente d’orienter vers la validation du coup d’Etat constitutionnel que récuse l’écrasante majorité des Sénégalaises et des Sénégalais. »

Dans une note rendu publiques, ces deux entités citées plus haut estiment que « cet engagement supposé de l’ex-président Abdoulaye Wade dans cette affaire est particulièrement problématique au vu du conflit d’intérêts évident lié à l’implication de son fils au cœur de la controverse. » «  Il est donc impératif qu’il se réserve de toute prise de parole ou d’initiative pouvant influencer les décisions judiciaires attendues, pour garantir l’indépendance et la souveraineté du Conseil constitutionnel », lit-on dans le communiqué.

En ce qui concerne le report de la présidentielle prévue ce 25 février et fixée au 15 décembre prochain, ces  organisations citoyennes réaffirment « leur opposition à l’adoption de la loi constitutionnelle n° 04/2024 par l’Assemblée nationale, le 5 février 2024, laquelle contrevient aux principes de la Constitution en envisageant une prolongation non justifiée du mandat présidentiel à travers le report de l’élection. »

Estimant que, « par ce vote, l’Assemblée nationale s’arroge indûment des prérogatives qui relèvent exclusivement du Conseil constitutionnel, seul habilité à statuer sur le report de l’élection présidentielle et ce, dans un cadre rigoureusement défini et sans déroger à la clause constitutionnelle intangible de non-révision de la durée du mandat présidentiel. » Elles ont insisté sur la nécessité de préserver les piliers « intangibles » de la charte fondamentale et appellent le Conseil constitutionnel à exercer pleinement son rôle de garant de la légalité constitutionnelle. « Cela passe inéluctablement par l’invalidation de la loi n° 04/2024, porteuse de risques inhérents à des révisions constitutionnelles opportunistes et susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de la gouvernance démocratique ainsi qu’à la stabilité institutionnelle du Sénégal », ont-ils fait savoir.

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