Angola: le président Lourenço gracie le fils de son prédécesseur condamné pour corruption
En Angola, une cinquantaine de condamnés ont été graciés à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du pays et des fêtes de fin d’année. Le fils de l’ancien Président José Eduardo dos Santos, qui avait été condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds, va bénéficier de ce décret présidentiel. José Filomeno dos Santos avait été définitivement condamné en juillet dernier par la Cour Suprême de Luanda, quelques mois après une annulation pour motif de procédure.
Le président angolais João Lourenço a accordé une grâce à une cinquantaine de condamnés, dont le fils de l’ancien président José Eduardo dos Santos, condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds, a-t-on appris jeudi 26 décembre auprès de la présidence.
Cette grâce s’inscrit dans le cadre du cinquantenaire, l’an prochain, de l’indépendance de ce pays d’Afrique australe, dans un esprit d’«harmonie, de clémence, d’indulgence, de concorde et de fraternité », précise le décret affiché jeudi sur la page Facebook de la présidence.
Détournement d’1,5 milliard de dollars
À la tête du fonds souverain d’Angola entre 2013 et 2018, José Filomeno dos Santos et trois co-prévenus étaient accusés d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque Centrale vers le compte londonien d’une agence du Crédit Suisse. Cette fraude leur aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars.
Celui que l’on surnomme « Zenu » en Angola avait été l’un des premiers membres de la famille dos Santos à être poursuivi dans le cadre de la campagne anti-corruption lancée par le président João Lourenço. Ce dernier qui a limogé tous les proches que son prédécesseur avait placés à la tête d’institutions ou d’entreprises publiques.
Parmi les autres condamnés concernés par cette grâce présidentielle, figure aussi la chanteuse angolaise Ana da Silva Miguel. Plus connue sous le nom de Neth Nahara, cette influenceuse purge une peine de deux ans et demi de prison. Elle avait été arrêtée en août 2023 après avoir critiqué le chef de l’État sur le réseau social TikTok.
Amnesty International avait dénoncé un jugement « sommaire », ainsi que des conditions d’incarcération indignes, car la jeune femme s’était vue privée de son traitement médical quotidien pour sa séropositivité pendant de longs mois.
Les prisonniers seront libérés le 1er janvier 2025.