Commissariat de la « MÉDINA »: Elle poignarde un policier qui la taxe de mœurs légères
L’incident s’est produit au commissariat du 4e arrondissement de la Médina. Oulymata N., vendeuse de son état, y a blessé un limier du nom de Soulèye D. en lui portant un coup de tesson de bouteille. Après quelques jours de détention préventive, la mère célibataire s’est expliquée hier, devant le tribunal de Dakar qui l’a jugée pour menace de mort, violence et voie de fait.
Victime d’un violent coup à la main, Soulèye D., agent de police en service au commissariat du 4e arrondissement de la Médina, a porté plainte pour violence et voie de fait. Dans sa narration des faits, il a expliqué que la dame Oulymata N., vendeuse dans un kiosque qui se trouve aux abords du commissariat, fréquente leur service. Elle a même eu un enfant naturel avec un de ses collègues. Mais, le commissaire a interdit à la mère célibataire d’entrer dans la chambre réservée à ses agents. Une interdiction que la concernée aurait violée. C’est dans ces circonstances qu’elle a eu une altercation avec Soulèye D. quand ce dernier l’a chassée des lieux.
Au cours de la bagarre, Oulymata aurait cassé une bouteille de bière trouvée sur les lieux avec laquelle elle a pu blesser son antagoniste. Une agression qui aurait coûté au limier neuf points de suture. Sous le coup d’une autre plainte pour menace de mort au préjudice de Ramatoulaye D., Oulymata a été déférée au parquet, puis incarcérée. Mais, elle a clamé son innocence lors de sa comparution hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Née en 1995, la prévenue a expliqué que le policier Soulèye D. a une dent contre elle depuis qu’elle a arrêté de lui recharger du crédit téléphonique puisqu’il tardait à payer.
« L’altercation est survenue un vendredi. Je n’ai pas mis les pieds dans la chambre dédiée aux agents. Je me suis dirigée vers les toilettes pour faire mes ablutions. Quand Soulèye m’a vue, il m’a taxé d’être une femme de mœurs légères devant mon fils de 2 ans. C’était la énième fois qu’il me balançait ces propos orduriers. Au cours de notre rixe, il m’a empoignée et sa main a cogné l’armoire en fer qui se trouvait sur les lieux », a narré la prévenue qui a réfuté avoir blessé son protagoniste avec un tesson de bouteille. Oulymata a également contesté avoir proféré des menaces de mort à l’encontre de Ramatoulaye D. qui tient un étal devant le commissariat. Elle a déclaré que c’est son fils qui a l’habitude de prendre les fruits de sa protagoniste. Quand elle a voulu acheter un jour, Ramatoulaye lui a fait savoir qu’elle lui devait 125 francs, un montant qui correspond à ce que le petit a pris. La prévenue a contesté la dette. C’est dans ces circonstances que les deux dames ont eu un échange de propos aigre-doux. « Je ne l’ai pas menacée », nie-t-elle.
Les deux parties civiles n’ont pas comparu. Convaincue de la culpabilité de la prévenue, la parquetière a demandé l’application de la loi. Me Gaye a plaidé la relaxe de la prévenue qui a commencé à fréquenter le commissariat à l’âge de 13 ans. Selon l’avocat, Soulèye se trouvait devant leur chambre. Il a cassé la bouteille de bière avec laquelle il était en train de se soûler pour faire croire au commissaire que la comparante l’a poignardé avec un tesson. Après délibéré, le juge a relaxé la prévenue du chef de menace de mort. Il lui a ainsi infligé une peine d’avertissement d’un mois avec sursis.