Profession de traducteurs : L’ASTRA plaide pour le recrutement des jeunes diplômés

L’Association sénégalaise des traducteurs (ASTRA), membre de la Fédération internationale des traducteurs (FIT) a célébré hier, la Journée mondiale de la traduction sous le thème « Traduire, tout un art à protéger ». Occasion saisie par ces professionnels d’interpeller l’Etat pour le recrutement des jeunes diplômés.

La célébration de la Journée mondiale de la traduction servi de tribune pour les professionnels de ce secteur de mieux connaitre leur travail.  Selon le président de l’association sénégalaise des traducteurs, Daouda Gassama, l’objectif de cette rencontre est d’abord d’ouvrir une fenêtre sur le métier de la traduction, de faire voir ce que les traducteurs font comme travail et de faire connaître la profession de traducteur par le public. « Actuellement, le traducteur est en réalité un passeur, un médiateur culturel et quelqu’un qui lève la barrière linguistique », dit-il. Et de poursuivre : « Il y a barrière linguistique lorsque des personnes ne peuvent pas communiquer à cause de la différence de langue parce qu’ils ne parlent pas la même langue. S’ils ne peuvent pas communiquer, ils ne pourront pas faire du commerce ni des échanges pour se connaitre et le traducteur intervient pour lever cette barrière-là ».  A l’en croire, la traduction a un intérêt stratégique. En 1945, en pleine guerre froide, les Américains avaient créé une machine à traduire qui pouvait traduire le russe pour que les espions puissent savoir ce qui se disait et pouvoir intervenir à temps. Mais, cela n’a pas empêché que les traducteurs continuent à faire le travail. Vers les années 1990, on a connu la traduction automatique avec des industries comme Cistran et d’autres, mais les traducteurs ont toujours été là », tinet-il à rappeler. Et d’ajouter : « C’est le travail de la traduction humaine qui a permis le développement de ces outils de traduction automatique. Maintenant qu’on a l’intelligence artificielle, les traducteurs vont continuer à travailler car elle ne représente qu’un tiers du travail du traducteur ». Il soutient que quand le traducteur professionnel traite un document, il le révise et le corrige. « Il s’assure que la traduction est fluide, la communication passe par rapport à la destination de la traduction aux personnes ou bien à la cible à laquelle est destinée la traduction », fait-il savoir. Sur leurs difficultés rencontrées, M. Gassama regrette l’inaction de l’État. « La traduction est un milieu qui ne bénéficie d’aucune réglementation et c’est à l’État de le faire. Il y a un vide juridique pour la traduction. Je donne juste un exemple. Il faut l’assermentation des traducteurs pour que les traducteurs puissent collaborer avec les tribunaux », suggère-t-il. Et de souligner : « Mis à part, les jeunes diplômés qui sortent d’une bonne école comme l’UGB, qui est actuellement la seule qui forme des traducteurs qui a une formation certifiée, les jeunes ne sont pas recrutés.  Alors que la traduction est la profession qui n’a rien à envier aux autres.  Ces jeunes qui ne sont pas recrutés sont, en général des Freelancer.  Et au bout de cinq ans, ils peuvent aller eux-mêmes dans le milieu de la traduction. En général, avec l’accompagnement, par exemple, du seigneur traducteur de l’Astra.  Mais la majorité ne peut pas aller en freelance. Il leur faudrait une sécurité, une garantie ».

Sada Mbodj

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