70 Personnes dans les eaux en Deux (02) semaines, plusieurs centaines de migrants arrêtés: Un changement de paradigme dans la lutte contre la migration irrégulière s’impose
Les sénégalais n’oublieront pas de sitôt le mois de septembre avec son lot de drames dans le cadre de la migration irrégulière. 70 personnes ont été tuées dans les côtes sénégalaises en moins d’un mois alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Espagne. Aussi deux pirogues contenant plus de 400 migrants ont été arrêtées quelques jours après le naufrage d’une embarcation de fortune à Mbour, en plus de 5 convoyeurs et 44 autres migrants. Pour endiguer ce flux migratoire en pleine expansion, les autorités doivent avoir une approche plus dynamique.
La mer continue de tuer au Sénégal. Le phénomène de la migration irrégulière a pris une courbe ascendante depuis le début du mois de septembre. En, effet, seulement quelques deux semaines après le naufrage d’une pirogue à Mbour avec un bilan faisant état d’une quarantième de morts, une embarcation a été retrouvée par la marine nationale au large de Dakar ce dimanche 22 septembre avec, à son bord, 30 corps en « état de décomposition avancée ».
Pour tenter d’enrayer le phénomène de la migration irrégulière, les autorités sénégalaises multiplient les interceptions. En effet, après le naufrage d’une embarcation à Mbour occasionnant une quarantaine de morts le 8 septembre dernier, deux pirogues transportant plus de 400 candidats à l’émigration irrégulière dont 20 enfants ont été arrêtées par la marine nationale. Dans la nuit du dimanche 22 Septembre, l’Antenne de la DNLT (Division Nationale de Lutte contre la Traite des personnes et pratiques assimilées) de Saint Louis a procédé au démantèlement d’une filière de trafic de migrants qui sévissait entre St. Louis et Mboro. Au total, 5 personnes ont été arrêtées dont l’organisateur et les capitaines. Ces derniers s’apprêtaient à organiser un voyage clandestin par pirogue à destination des îles canaries.
Toujours dans la dynamique de barrer la route au phénomène de la migration irrégulière, une autre arrestation a été opérée ce lundi 23 septembre. Cette-fois ci par la gendarmerie qui a stoppé net 44 personnes qui voulaient rallier l’Europe à Sangalkam. Malgré ces séries d’arrestations, les embarcations continuent d’arriver aux îles Canaries et le nombre de migrants ayant quitté le Sénégal pour l’Espagne cette année a atteint un niveau record. Selon les autorités espagnoles, entre le 1er janvier 2024 et le 31 juillet 2024, près de 27 mille 640 migrants ont atteint les côtes des îles Canaries à bord de 822 embarcations. Ce chiffre représente, selon l’ONG Adha, une augmentation de 12 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette propension des jeunes à vouloir partir contre vents et marées malgré l’espoir suscité par le nouveau régime et cette succession de drames de la migration irrégulière à destination de l’Europe témoigne de la complexité du phénomène. Et il est désolant de constater qu’en dehors de la répression, les nouvelles autorités n’ont posé aucun acte concret visant à changer les conditions difficiles dans lesquelles les populations vivent.
Lors de sa visite au Sénégal, dans le cadre d’une tournée en Afrique de l’Ouest, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait annoncé la signature de nouveaux accords en faveur d’une migration régulée. D’ailleurs, un cadre concerté d’entrée régulière sur le sol espagnol en fonction des besoins de main-d’œuvre fait partie des accords entre les deux pays. Donc, il urge d’organiser ces assises sur la migration irrégulière annoncées par le chef de de l’État lors du conseil des ministres du 18 septembre dernier afin de mettre en œuvre toutes ces questions pour endiguer cette gangrène qui décime la jeunesse du Sénégal et ainsi faciliter le départ des jeunes par les voies légales. Seul gage pour arriver à des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Sada Mbodj
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