Nominations à problème: Le malaise s’installe

Les nominations observées en Conseil des Ministres ces derniers temps rendent compte d’une volonté réelle de caser les militants et sympathisants du parti Pastef mais aussi de tous ceux qui ont eu à défendre « le Projet », toutes griffes dehors.

Aujourd’hui, un malaise réel s’installe au sommet de l’Etat malgré les tentatives d’expliquer ou de justification notées çà et là.  C’est d’ailleurs ce qui avait fait dire à Alioune Tine, alors qu’il les avait beaucoup soutenus lors des moments sombres, qu’un Etat pastéfien se met de plus en plus en place. Entendons-nous bien. Tous ceux qui sont nommés ne sont pas du parti. Certains ne faisaient même pas de politique. Il en est ainsi des Ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Forces armées, etc.

Mais, c’est là, l’arbre qui cache la forêt. Car, depuis la sortie de Dame Mbodj arguant qu’ils doivent gouverner avec ceux qui se sont battus pour eux, les nominations ont, de plus en plus, respecté cette ligne directrice. La plupart de ceux qui bénéficient de postes, est constituée de cette entité. Une Ministre aurait même eu sa fille nommée Directrice générale mercredi dernier. Ce qui, bien sûr, n’a pas manqué de heurter. Les réactions sont parfois vives y compris sur les réseaux sociaux. Beaucoup se plaignent que la promesse fondamentale pour laquelle ils avaient foi au « Projet » est l’appel à candidature qui n’a nullement été respecté.

Une déception qui ne va manquer d’avoir des conséquences politiques, notamment, sur la crédibilité de la nouvelle équipe au pouvoir tant il est vrai que les changements « systémiques » tardent, dans plusieurs domaines.  Quand on sait que même du côté du Pastef, tous ne pourront pas bénéficier de postes, ceux qui seront laissés en rade seront très difficiles à convaincre de la pertinence de leur mise à l’écart.

On nous dira que tous les Chefs d’Etat qui se sont succédé au pouvoir ont eu le même problème. Et que Macky a beaucoup souffert de cet état de fait. Mais c’est avec Diomaye et Sonko que les condamnations et les désapprobations seront plus accentuées du fait, justement, des promesses fermes faites aux populations. Pis, si les résultats tardent, la sanction populaire pourrait être rapide. Mais si la plupart des objectifs sont atteints, les nominations partisanes pourraient être vite oubliées.

En clair, jusqu’ici, nous avons observé les mêmes pratiques politiques partisanes que celles observées par les autres régimes, notamment de Wade et de Macky. Comme quoi, c’est le prix de la course. Ce sont ceux qui étaient engagés à leurs côtés qui bénéficient, en quelque sorte, d’une primauté d’embauche ou de nomination.

Sada Mbodj

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