Politique fiscale, gestion des fonds politique, ses rapports avec Ousmane Sonko…: Bassirou Diomaye Faye livre ses vérités
Face à la presse ce samedi, le Président de la République a évalué ses 100 jours au pouvoir. Bassirou Diomaye Faye a indiqué que le paiement régulier des impôts sera un facteur clé de sa gouvernance, a coupé court aux rumeurs selon lesquelles Ousmane Sonko lui fait de l’ombre avant de revenir, dans la foulée, sur sa promesse électorale de supprimer les fonds politiques.
C’est un Bassirou Diomaye Faye sans langue de bois qui a fait face à la presse ce samedi. Le chef de l’Etat qui réalisait sa première interview depuis sa prise de fonction le 2 avril dernier, est revenu de long en large sur plusieurs sujets qui font actuellement l’actualité. Interrogé ainsi sur la question relative au paiement des impôts, le chef de l’État, sans passer par quatre chemins, a qualifié de « détournements de derniers publics » ce que font certaines entreprises, notamment celles qui refusent de reverser les impôts retenus à la source. Selon lui, le respect de la loi fiscale est non négociable et le directeur général des impôts a toutes les prérogatives de porter plainte auprès du procureur de la République contre certains chefs d’entreprise qui s’adonnent à de telles pratiques.
Dans cette perspective, Bassirou Diomaye Faye souligne l’importance des impôts qui, d’après lui, vont financer en grande partie les projets de l’Etat. Il promet, à cet effet, de mettre en place des stratégies pour lutter contre l’évasion fiscale, et de faire le paiement des impôts, un élément clé dans la mobilisation des ressources financières de l’Etat. Revenant sur ses rapports avec le Premier ministre qu’une certaine opposition n’a cessé d’évoquer depuis son accession à la magistrature suprême, le chef de l’État a tari d’éloges à Ousmane Sonko. Bassirou Diomaye Faye se dit « fier » et « chanceux » d’avoir le leader du Pastef comme chef du gouvernement, et l’invite à regarder son fauteuil pour répondre à certains qui disaient qu’Ousmane Sonko lorgne le fauteuil présidentiel. Mieux, il se dit prêt à travailler pour faire de lui Président de la République « je ne crains pas qu’il me fasse de l’ombre, car j’ai longtemps été sous son ombre. J’ai travaillé pendant 10 ans pour l’élire Président de la République, et je n’arrêterai pas tant que j’aurai pas réussi à le faire », a-t-il laissé entendre.
Dans la même dynamique, le nouveau locataire du Palais exprime sa conviction selon laquelle, Ousmane Sonko serait le meilleur Premier ministre de l’histoire politique du Sénégal. D’ailleurs, il prévoit de faire des réformes pour lui donner beaucoup plus de pouvoirs, car selon lui, le chef du gouvernement est « constitutionnellement faible ». Parlant des bisbilles entre Ousmane Sonko et les députés de la majorité parlementaire, Bassirou Diomaye Faye révèle qu’il a eu un tête-à-tête avec le président de l’Assemblée nationale à qui, il a demandé de réactualiser le règlement intérieur de l’hémicycle et a demandé, dans la foulée, au leader du Pastef de sursoir à sa volonté de faire sa déclaration de politique générale devant une assemblée populaire.
S’agissant, par ailleurs, des fonds politiques qu’il avait prévu de supprimer, le Président de la République semble revenir sur sa promesse. Ainsi, il plaide désormais pour le remplacement des fonds politiques en « fonds secrets » gérés par un comité restreint. Cela permettra, d’après lui, d’avoir une gestion beaucoup plus transparente et contrôlée de ces fonds. Toujours en parlant de ces fonds, le chef de l’État a révélé qu’il n’a rien trouvé comme fonds destinés à la présidence de la République à son accession au pouvoir.
À l’en croire, tout a été vidé par son prédécesseur avant son départ. Une révélation qui n’a pas manqué de susciter une vague de réaction dans le landerneau politique. À noter que le Président de la République a également évoqué plusieurs sujets, notamment les contrats signés par l’ancien chef de l’État avant son départ, les bases militaires françaises au Sénégal, sa mission de médiateur entre la CEDEAO et les pays de l’Association des Etats du sahel (AES)…
Sada Mbodj
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