Déclaration de politique générale (Dpg): Yewwi redoute la vengeance de Benno

Le Premier ministre Ousmane Sonko traîne les pieds pour exécuter l’obligation constitutionnelle de la Déclaration de politique générale (Dpg).  Ses lieutenants commencent d’ailleurs à sortir du bois pour justifier ce retard. Bien que tout le monde reconnaît que la Constitution en son article 55 est très clair là-dessus, Ayib Daffé met en avant le fait que cette disposition a été supprimée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il avance ainsi que le Pm n’est pas alors tenu de s’y conformer.

Beaucoup estiment que en effet que c’est une erreur car cela n’avait pas empêché le Pm Amadou Bâ de s’y conformer en décembre 2022.  Mieux, une analyse beaucoup plus en profondeur révèle que cette omission ne peut justifier le fait de surseoir à cette obligation parce qu’impérative. Elle peut être sous-entendue comme le sont beaucoup de règles de droit. Celle-ci n’étant pas toujours écrite.
En réalité, nous pensons que Yewwi askan wi redoute la vengeance de Benno bokk Yaakaar.  Car, en décembre 2022 justement, cette coalition alors dans l’opposition, n’avait pas hésité à déposer une motion de censure lors de la Dpg du Pm Amadou Bâ. Malheureusement pour elle, la tentative de dissoudre le gouvernement et de le faire démissionner avait échoué. Les 55 députés qui ont voté pour n’ont pas suffit. Il en fallait au moins 83 sur 165.
Non seulement la démarche de Yewwi n’était pas élégante, mais elle avait en plus échoué.
Aujourd’hui que Yewwi est au pouvoir alors qu’elle reste encore minoritaire au sein de l’Assemblée nationale, elle appréhende à pousser son Pm à prendre le risque de faire une Dpg au cours de laquelle des députés peuvent faire dissoudre son gouvernement et le faire partir.
C’est pourquoi nous pensons que Sonko n’ira pas à l’Assemblée tant qu’il ne sera pas sûr que sa coalition y détient une majorité confortable.  Et aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas.
sada mbodj

Les commentaires sont fermés.