CAN 2023 : Alain Gouaméné révèle les secrets des « Éléphants » qui ont permis de battre l’équipe du Sénégal
Alain Gouaméné, directeur technique national adjoint et membre du staff de l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire, a révélé dans un entretien accordé à L’Observateur les secrets des « Éléphants » qui ont permis de battre l’équipe du Sénégal en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2023. D’après le champion d’Afrique en 1992, c’est la préparation mentale et tactique qui a fait la différence.
« On n’avait pas assez de temps pour préparer le match contre le Sénégal. Donc, il ne fallait pas tout bouleverser. Après le départ de Jean- Louis Gasset et la confirmation de Faé, on a eu deux à trois séances d’entraînement avant le match. Ce qu’on a fait : Emersé Faé avait son discours pour tout le monde. Nous qui sommes autour de lui, avions un discours pour chaque joueur. Je ne parle pas à tout un groupe, je parle à des joueurs mais individuellement. On a parlé avec les défenseurs en premier pour faire en sorte qu’ils s’approprient le jeu qu’on veut mettre en place », explique Alain Gouaméné dans L’OBS.
Selon lui, ce n’était pas un problème d’entraîneur, mais d’honneur. « D’abord, on a parlé aux joueurs par groupes, ensuite l’ensemble et à la fin, mon rôle était de leur parler individuellement. Les leaders ensuite, les jeunes pour leur dire qu’ils étaient meilleurs que certains Sénégalais. Ils sont dans le même championnat. Ce qui va faire la différence, c’est le mental ».
Pour faire déjouer les « Lions », l’équipe ivoirienne a obligé les meilleurs joueurs sénégalais à défendre.
« Je suis contre ce que font certains entraîneurs : parler que des forces de l’adversaire. Je mets toujours en avant la force de notre équipe. J’ai dit aux joueurs et à l’entraîneur : Nous avons un mets qu’on appelle Attiéké, les Sénégalais ont le « Thiep ». Si l’on met du sable sur leur «Thiep », ils ne pourront plus manger normalement. Donc mettons-y du sable. Ils ont un jeu huilé, bien fait, si nous y mettons du sable, il ne sera plus huilé et nous aurons le contrôle du match », a précisé l’ancien gardien de but des « Éléphants ».
Ensemble, dit-il, les « Sénégalais sont forts, si nous mettons du sable dans leur jeu, chacun essayera de trouver la solution. Ce sera une opportunité pour nous. Comment réussir cela ? On ne les laisse pas jouer. Sinon ils seront tranquilles et dans leur cocon, ils vont commencer à tourner le ballon. Donc, il faut aller les chercher, les désarçonner. Il fallait même amener Sadio Mané et les meilleurs joueurs sénégalais à défendre, qu’ils n’attaquent pas. Pour vous montrer jusqu’où on est allé ».
« L’absence de Pape Guène nous a fait du bien »
Poursuivant, Alain Gouaméné souligne que la Côte d’Ivoire n’a pas fait de fixation sur Sadio.
« On avait une option sur le côté de Diatta (Krépin) et à gauche (celui Jakobs). Diatta n’est pas un latéral de métier, mais sur le plan offensif, il va apporter un plus. De l’autre côté, il y avait un joueur très adroit. Si l’équipe adverse ne bloque pas ces couloirs avec des joueurs de côté qui vont vite, ils vont faire la différence. On n’a pas tenu compte de Sadio. C’est un bon joueur, mais il n’est pas Thierno Youm. Encore moins Jules Bocandé. C’est Sadio Mané, un très bon joueur africain, ballon d’or et tout, mais sur ce championnat (la Can), il n’était pas au top niveau. Pas le même Sadio Mané qui quittait Liverpool pour venir jouer la Can », a-t-il expliqué.
Donc, pour lui, « l’option portait sur les jeux de côtés des Sénégalais, pas sur Sadio Mané qui, pour moi, n’était pas celui qui allait rendre le Sénégal extraordinaire ».
A en croire le DTN de la Fédération ivoirienne de football, le « Sénégal manquait d’un excellent milieu de terrain (Pape Guèye). Cette absence nous a fait du bien ».
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