Dingler: la population face à la presse
Les populations de Ndengler ont fait face à la presse ceweek-end pour dénoncer le dernier arrêté du préfet de Mbour dans le litige foncier qui les oppose à la Sedima.
Le patriarche et le chef de village menacent d’occuper les champs quel qu’en soit le prix dès les premières heures de l’hivernage. A l’approche de l’hivernage, les paysans de Ndengler déterre leur hache de guerre. Ce weekend, les habitants de ce village devenu célère à cause du conflit sur le foncier opposant certains de ses habitants à la Sédima, onttenu un point de presse pour mettre en garde le préfet qui avait pris l’arrêté pour interdire l’exploitation des 80 ha litigieux. Pour le patriarche, Abdoulaye Galgor Dionne, Mor Talla Tine a pris des décisions favorables à l’homme d’affaires sénégalais, Babacar
Ngom. «Le préfet a suspendu seulement 80 ha alors que nous considérons qu’il devait le faire
pour tout le titre foncier. Nous considérons donc que l’arrêté préfectoral est en faveur de Babacar Ngom qui continue d’exploiter au détriment de la population. Ce que nous déplorons. Le président de la République doit comprendre que même s’il distribue ici 2000 bourses et qu’au même moment, les terres ne sont pas exploitées, la population sera gagnée par la famine. Parce qu’elles n’ont rien pour se nourrir si ce n’est le produit de la terre», a martelé Galgor Dionne. «Dans ce dossier, on n’a eu aucun soutien des autorités», a déploré M. Dionne. Le patriarche dénonce l’attitude du Préfet qu’il accuse de jouer un jeu clair-obscur. Le septuagénaire fustige le fait que Mor Talla Tine ait soutenu qu’il faut que les villageois changent de position et qu’ils acceptent de céder leurs terres. «La réunion avec le Préfet
était préfabriquée. Il nous disait que si on ne pouvait pas avoir une alternative, il ne pourrait pas tenir la rencontre. Nous lui avons dit que nous n’en avions pas et nous lui avons rappelé notre proposition depuis des années : reprendre nos terres, cultiver pour nourrir nos familles. Comment pouvons-nous nourrir les enfantsvsi on ne cultive pas ? Voilà pourquoi il n’y a jusqu’à présent pas de négociations. Nous n’attendons pas l’année prochaine pour des négociations. Si la pluie tombait aujourd’hui, on se rend aux champs demain pour cultiver», a- t-il-tonné. Pour le chef de village de Ndengler Abdou Dionne Fa Ndeb (Abdou le petit), c’est le président de la République qui veut les exproprier. «Nous disons que tout cela est de la faute du président de la République dont la voix est primordiale dans ce dossier.
S’il avait décidé que nous allions aux champs, nous y serions dèscdemain.Qu’ils nous remettent nos terres pour que nous puissions y cultiver. Babacar Ngom ne vaut pas mieux que nous.On est à bout et nous sommes prêts à retournervsur ces terres pour cultiver. Nous
nous rendrons sur place dès la tombée de la première pluie, quel qu’en soit le prix», a soutenu le Jaaraf de Ndengler.
André BAKHOUM
L’as Quotidien
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