RDC: que reproche-t-on à Seth Kikuni, présenté au procureur ce lundi ?
En République démocratique du Congo, l’opposant Seth Kikuni est toujours aux mains de l’agence nationale de renseignements en dépit de son audition vendredi dernier par la justice, deux semaines après son arrestation. Arrêté le 2 septembre dans ses bureaux à Kinshasa, il va comparaître à nouveau en ce début de semaine. Ses proches et sa famille restent inquiets.
L’opposant attend d’être fixé sur son sort après son audition vendredi dernier au parquet général de Kinshasa – Gombe. Il avait déjà été entendu par l’Agence nationale des renseignements trois jours après son arrestation puis sa détention au secret.
Seth Kikuni est accusé d’incitation à la désobéissance civile et de propagation de faux bruits. Il risque jusqu’à cinq ans de prison en cas de condamnation à l’issue d’un procès.
Pour le moment, il n’a toujours pas accès à ses avocats pour l’aider à peaufiner ses moyens de défense.
Son collectif de défense dont est membre Ramazani Shabani annonce une plainte contre le chef de l’agence nationale de renseignements : « Cette plainte pour arrestation arbitraire, la séquestration avec violence, tortures et plusieurs exactions qui ont été commises sur lui pendant son arrestation et sa détention dans les geôles de l’ANR, vise d’abord principalement la dissuasion, il ne faudrait pas que nous soyons dans un pays où les agents de renseignements se prennent comme des êtres qui sont supérieurs à la Constitution et à la loi ; des petits dieux qui ne respectent ni la dignité humaine, ni l’intégrité physique ni encore moins les règles établies par la loi et les autres textes en vigueur dans le pays. »
Les avocats disent ne pas exclure des poursuites à l’international en cas d’obstruction de la procédure à Kinshasa. Pendant ce temps, disent-ils, l’état de santé de Seth Kikuni reste « très préoccupant et nécessite une prise en charge médicale sérieuse et urgente ».
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