Situation des médias : Le Cdeps sonne la révolte
Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps) s’inquiète de l’escalade des tensions entre l’Etat et la presse sénégalaise, qu’il qualifie de «menaces inédites» et d’«offensive sans précédent contre la liberté de la presse».
Dans un communiqué, Mamadou Ibra Kane et Cie alertent sur une série de mesures jugées brutales et arbitraires, dont la coupure ou l’altération du signal de 14 chaînes de télévision locales par la Télédiffusion sénégalaise (Tds-sa). Officiellement, cette action est justifiée par des «retards de paiement». Mais, le Cdeps s’insurge contre une exécution «sans préavis, ni possibilité de recours». Parallèlement, plusieurs médias ont reçu des injonctions fermes de cesser immédiatement leur diffusion sous peine de «poursuites pénales». Le Cdeps s’indigne d’une volonté de criminaliser l’activité de presse sous couvert de non-reconnaissance administrative. «L’activité de presse est désormais criminalisée au Sénégal en cas de non-reconnaissance par l’autorité administrative et politique», martèle le Cdeps, précisant que depuis avril 2024 et l’arrivée du nouveau gouvernement, le secteur fait face à une avalanche de mesures coercitives. Dans le communiqué, le Cdeps parle d’ailleurs d’une stratégie visant à «mettre au pas un secteur déjà fragilisé». Le Cdeps dénonce également «le non-respect flagrant des principes de séparation des pouvoirs et des règles de régulation des médias». Le recours déposé en septembre 2024 contre l’arrêté instituant la Commission d’examen et de validation des entreprises de presse est resté sans suite. Pire, le Cdeps constate des «violations supplémentaires de la loi», qui feront l’objet de nouveaux recours devant la Cour suprême. Face à cette situation, le Cdeps prévoit une mobilisation nationale et internationale. Une manifestation symbolique est envisagée le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse. «Le Cdeps en appelle aux citoyens sénégalais, à la Société civile, aux organisations de défense des droits de l’Homme et à la Communauté internationale pour exiger la fin de ces mesures arbitraires et garantir un environnement médiatique libre et indépendant au Sénégal», lit-on dans le document.
Sada M.