Lutte contre le ‘’FAKE NEWS’’ et le discours de haine: Des organisations de la société civile ambitionnent de responsabiliser davantage la presse et les autorités publiques
La question de la désinformation ( FAKE NEWS) est au cœur des problèmes de gouvernance actuelle et c’est pourquoi, le Groupe de Recherche et d’Appui Conseil pour la Démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) et le Consortium ONG/3D (Démocratie-Droits humains-Développement) ont mutualisé hier leurs efforts lors d’un atelier pour la prévention de la désinformation et des propos haineux. Un cadre d’échanges devant durer deux jours et qui va permettre aux parties prenantes de trouver un mécanisme de suivi régulier.
Prévenir la désinformation et les propos haineux telle est l’objectif général dudit atelier tenu dans un hôtel de la place à
Dakar avec la participation de différents acteurs dont le CNRA, la CJRS ainsi que le représentant du ministère de la communication, des télécommunications et du numérique, Oumar Baldé. Ainsi, faisant part du grand intérêt que porte le ministre Aliou Sall à cette initiative, ce dernier de dire que mettre en œuvre ce programme ‘’Saxal Jam’’ est une manière de participer au renforcement des normes de l’information, protéger la démocratie et favoriser un environnement médiatique sain et équilibré, fondamental pour le bien-être et le développement durable de notre société.
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais inondés d’une énorme quantité d’informations provenant de nombreux canaux à la fois en ligne et hors ligne. Des informations erronées ou trompeuses peuvent être diffusées encore plus facilement, plus rapidement et avec une grande portée via notamment les médias sociaux de sorte que l’impact est souvent plus important ». Conscient de cet enjeu le Secrétaire Général du Groupe de Recherche et d’Appui (GRADEC), Ababacar Fall admettra que qu’il urge de créer un cadre d’échanges entre les autorités nationales, les médias (traditionnels et numériques) et la société civile sur la désinformation et les propos haineux. Selon la même source, le programme ‘’Saxal Jam’’, comme son nom l’indique, vise à contribuer à la préservation de la paix et de la cohésion sociale dans notre pays. « Ce Projet intervient dans un contexte marqué par la production et la prolifération d’informations de toute sorte ; à la presse écrite, la presse en ligne et surtout les réseaux sociaux.
La désinformation, fléau des temps modernes, est malheureusement devenue une industrie, voire une entreprise criminelle qui sape les fondements sur les droits humains et constitue une menace pour notre société. (…) cet atelier, au-delà de la création d’un cadre, de plus, devra à travers sa structuration et la tenue de réunions trimestrielles, être un instrument pérenne de lutte contre la désinformation et faciliter la collaboration entre les journalistes, la société civile et l’Etat pour anticiper sur les menaces et prévenir les conflits », explique monsieur Fall. De plus, dans un contexte où l’accès au Pouvoir, aux ressources et au contrôle des données géostratégiques donne lieu à des manipulations de l’information, le coordonnateur du Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) et Vice-président du Comité de pilotage, Moundiaye Cissé estime que c’est un programme qui cherche à promouvoir la paix au Sénégal, mettre en place un dispositif d’alerte et de veille sur les questions de paix et de sécurité et mobiliser des personnalités de ce pays. « Bientôt, nous allons procéder au lancement des ambassadeurs de la paix, ils seront au nombre de huit (08) au niveau national pour travailler avec la société civile sur les questions de paix et de sécurité et la prévention des conflits.
Au niveau décentralisé, ce programme va mobiliser quarante-six (46) relais de la paix au niveau de chaque département, qui auront des rôles également de mener des démarches avec les autorités locales dans un cadre de prévention et gestion de la paix au niveau décentralisé », avance-t-il. Abondant dans le même élan, Mamadou Oumar Ndiaye, le président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuelle (CNRA) souligne que cette initiative vient trouver le CNRA dans ses prérogatives dans la mesure où l’une de ses principales missions étant de réguler les contenus et dans le sens d’éviter tout ce qui est discours de haine. ‘‘Je pense que cette initiative s’inscrit dans le cadre des missions du CNRA, c’est pourquoi je suis venu apporter le soutien au Consortium ONG/3D, COSCE et GRADEC. Il faut instaurer une culture de la paix au Sénégal, la plus grande richesse du Sénégal c’est la stabilité qui a toujours prévalu depuis 1960 », conclut-il.
Sada Mbodj